Projet d'évasion (PV)

*Et François ressentit également ce poignard en la voyant pleurer ainsi. Elle était dans le désespoir le plus profond mais pourtant elle savait qu'il était marié et fugitif, il avait une vie bien compliqué. Il la lâcha et vint s'asseoir sur le lit. Elle parlait de mourir mais à vrai dire, cela faisait des mois qu'il ne voulait que ça... jusqu'à ce qu'il la rencontre. Mais après tout, il lui faisait tant de mal que peut-être la solution était la séparation. Il ne voulait que son bonheur, rien de plus. Il glissa sa tête dans ses mains avant de dire*

- On ne peut lutter contre ses sentiments mais je te promet qu'ils disparaitront, tu as juste besoin de temps

*Il l'écouta tout en la regardant. Son visage, son corps, ses cheveux, sa voix, tout lui plaisait. Pourquoi donc ne ressentait-il pas de l'amour ? Elle en serait si digne, après tout ce qu'elle avait vécu. Mais lui ne pouvait pas ressentir cela, il le savait. Sa vie se résumait à la guerre, la mort, la rébellion, l'action ! Il n'avait pas le temps d'écouter ces sentiments dont il ignorait tout. Il n'avait jamais reçu d'amour paternel, maternel et fraternel. Il n'avait pas partagé d'amour avec ses enfants car il ne les avait pas élevés. Mais il savait pourquoi. Il savait que toute sa vie sentimentale et affective avait été bouleversé à la mort d'une certaine personne. Il savait bien qu'il était amoureux d'elle et qu'à présent qu'elle n'était plus là, il ne pouvait plus ressentir cela. Elle s'était envolée avec une partie de lui.*

- Tu te trompes, tu ne connais que ce qu'on dit de moi. Tu entends ce qu'on a dit du Roi des Halles pendant la Fronde. Tu as du entendre qu'il s'était enfui de la prison de Vincennes, qu'il avait osé se confronter au Roi et qu'il avait toujours été pour le peuple, mais TU TE TROMPES !

* Cette fois, les sentiments le dépassaient. Il ne se contrôlait plus. Sa voix s'éleva et il devint bien plus qu'énervé. Il n'était pas énervé contre elle mais contre lui même. Et sa seule solution était de s'exprimer avec une voix si agressive. Il se leva et marcha dans la pièce en continuant, sans même la regarder.*

- TU N'AS AUCUNE IDEE DE COMMENT J'AI ETE ELEVE, TU NE SAIS RIEN DE MON ENFANCE, DE MON PASSE, DE MA VIE ANTERIEURE. TU NE CONNAIS QUE LE ROI DES HALLES MAIS JE NE SUIS PLUS CET HOMME. JE SUIS INCAPABLE DE RESSENTIR QUOI QUE CE SOIT ENVERS LES GENS, ET MÊME ENVERS MES PROPRES ENFANTS ET A PRESENT TU ME DEMANDES DE TE FORCER A T'AIMER PARCE QUE TU TE DONNERAIS LA MORT DANS LE CAS CONTRAIRE. TU NE PEUX PAS ME FORCER CAR JE SUIS INCAPABLE DE LE FAIRE !!!

*Il vint se rasseoir sur le lit et remit sa tête dans ses mains avant de marmonner.*

- Je ne veux pas te mentir, je veux être honnête avec toi. Je veux te protéger et te rendre heureuse. Dis moi seulement ce que je dois faire

*Pardon ? Lutter contre ses sentiments ? Ne plus les ressentir après un long moment ? Non, c'était une blague. Il ne s'y connaissait pas alors qu'Anna savait de quoi elle parlait, elle savait - elle au moins - qu'est ce qu'elle ressentait, et elle savait tout sur elle. Elle n'avait rien ressentit d'aussi fort jusqu'à sa rencontre du Duc de Beaufort. Son mari ? Elle ne l'a jamais aimé, peut être les premiers jours, même pas. C'était un mariage forcé, rapellons le. Anna n'aurait jamais souhaité se marier, et se donner à cet ingrat de Marquis. Cependant, tout était si différent avec l'homme qui se tenait devant elle. Si impressionnant, et si robuste ... Et malgré les dires de celui ci, il était plus que tendre que son mari défunt. Mais ça, il ne le savait pas. Il ne connaissait pas Anna, tout comme elle qui ne le connaissait pas.

La colère de Beaufort donna un second coup de poignard dans le coeur de la jeune femme. Hélas, malgré la blessure de ce dit coeur, Anna réussit à ne rien paraitre. Elle avait refoulé ses larmes légèrement énervée aussi. Hélas ... A présent, plus aucun trait la trahissait. Elle avait enfin réussi à être maitresse de ses émotions. Cependant, au fond elle, elle en était plus que blessée.
Après que Beaufort lache tout le morceau - ce qu'il disait était tout de même vrai -, Anna serra les poings et le fixa avec un regard noir. Ce qu'il ignorait, c'était que les sentiments qu'elle ressentait envers lui lui étaient tombés tels quels, sans prévenir. Elle n'était que la victime de tout ça. Rien de plus.

Séchèment et légèrement froidement, tout en rattachant ses cheveux et prenant un chapeau pour le mettre sur sa tête, elle s'adressa à Beaufort.*

- Tu as raison. On est tous les deux des inconnus. On ne se connait pas ... Et je te pourrais jamais t'aimer.

*Sur ce, elle prit la direction de la sortie en courant. Puis, Anna dévala les escaliers pour ensuite traverser l'aubergiste sous des regards surpris. Enfin, sortie dehors, elle prit au hasard un cheval pour s'évader de quelque part.
La séparation était la seule solution. Comme ça, personne ne souffrera.
Il était trop tard pour Beaufort d'aller la chercher. Elle était partie défitivement, les larmes au bord des yeux. La douleur au bord du coeur.*

*François resta sous le choc de cette dispute. Il n'eut le temps de réagir que déjà elle s'était enfuie. Il jeta son regard par la fenêtre et la vit disparaitre dans la nuit. Il s'assit et essaya de reprendre ses esprits. Il était entièrement coupable de ça et il s'en voulait.
Il se changea et se prépara également à partir. Il demanda un cheval et prit la route du château d'Anet, celui de la famille Vendôme. Sur le chemin, il se demandait où elle pouvait être. Que faisait-elle ? Et si elle était prise, allait-elle le dénoncer ? Tout était possible, il ne savait plus à quoi s'attendre. Leur histoire s'était terminée à présent.*


hj: topic fini je verrouille