Charmante retrouvaille - Pv Anna d'Iz -

*Voilà quelques semaines que François était au trône de France et il s'y sentait déjà très bien. Avec ses amis devenus ministres, ils dirigeaient en groupe, ayant pris François comme "Roy" car il était le plus apprécié du peuple (féminin comme masculin). Anne de Rohan, la fille de la Montbazon, ex-maîtresse de Beaufort décédée depuis quelques années, avait l'air de s'y plaire aussi mais ne faisait pas l'unanimité à la Cour. Sa jeunesse et sa beauté énervaient les courtisanes qui, malgré leur préférence cachée pour Louis XIV, ne se seraient pas refusé le lit de François. Heureusement pour la petite Anne, François avait su montré les crocs et personne ne l'embêtait, du moins directement. Elle était souvent sujet des conversations les plus mesquines dans les salons de Paris et dans les petites réunions de Courtisanes qui se faisaient à Paris. Quoiqu'il en soit, François avait su placer sa maîtresse, ou plutôt sa favorite, à la place à laquelle il l'avait destiné mais il lui manquait quelque chose d'essentiel : une femme.

Depuis le départ de Camilla, François se sentait un peu perdu, sans savoir quoi faire. La décision ne lui revenait qu'à lui, et lui seul, vu que, quoiqu'il arrive par la suite, sa femme resterait sa femme. Il ne devait pas prendre la première sotte, ni, non plus, la première mocheté, aussi grande princesse qu'elle pouvait être. Les duchesses de Chevreuse et de Longueville avaient toutes deux espéré secrètement décroché le rôle, mais François leur avait bien vite fait comprendre que cela n'arriverait pas. Ils les appréciait mais François ne les voulait pas pour femme. Il avait un peu regardé autour de lui à la Cour, sachant que prendre une courtisane pouvait à la fois lui servir comme lui desservir. Avoir une ennemie comme femme serait prendre un énorme risque et il ne voulait surtout pas revivre les périodes de troubles qui s'étaient passées sous Louis XIII et Anne d'Autriche, avec la période Richelieu et Buckingam. François devait à tous prix trouver la femme parfaite. Il ignorait, cependant, qu'elle allait bientôt sonner à sa porte...

François s'était mis très tôt à son bureau. Il avait ouvert les fenêtres, malgré la légère brise qui s'engouffrait mais il aimait trop l'extérieur. Il n'aimait pas les intérieurs, les portes fermées, les appartements... lui préférait les jardins, la nature, les fleuves. Cela lui rappelait certes de mauvaises choses mais aussi de très bons souvenirs. Il eut une pensée pour sa petite Esther, qui avait été conçue dans un champs d'ailleurs, avec sa première femme. Esther se plaisait-elle à Versailles ? Sûrement pas, elle était comme lui. Ils allaient, ensemble, changer les choses. Assis derrière le grand bureau, François recopiait quelques lettres au propre. Le pauvre garçon avait été obligé de prendre des leçons d'écriture et d'orthographes pour être à la hauteur de ce qu'on attendait de lui (hj : XD) et même s'il avait détesté ça, il continuait de faire au mieux pour arrêter de passer pour l'idiot de service. Il était donc en plein travail quand on toqua à la porte. Il releva la tête et permit d'entrer. Le jeune laquais salua Beaufort et l'informa qu'une demoiselle avait demandé de le voir, sans vouloir préciser son nom. François s'étonna mais accepta. Le temps que le laquais aille chercher la demoiselle en question, il se leva et commença à ranger les papiers. Lorsqu'elle entra, il était de dos, rangeant les lettres dans la petite commode derrière lui.*

*François, qui rangeait ses papiers, s’arrêta net. Cette voix… il la connaissait mieux que personne. Pétrifié de stupeur, il posa délicatement le dernier papier dans la commode avant de se retourner tout aussi lentement. Oui… c’était bien elle… Anna. Il en eut le cœur serré. Joie ? Oui. Peur ? Oui aussi. Cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus, ni même parlés. François n’avait jamais eu de ses nouvelles alors qu’elle, apparemment, avait entendu parler de ses dernières bêtises. Le temps semblait s’être arrêté et François continuait de la fixer. Il ne savait pas trop quelle attitude avoir en fait. Son cœur battait à vive allure, il était heureux de la revoir, c’était évident. Il s’était inquiété pour elle et puis, petit à petit, son souvenir s’était effacé. Avec tout ce qu’il avait vécu, il n’avait pas franchement eu le temps de penser à elle, à eux. Et pourtant, c’était tellement évident : c’était elle, la bonne. Elle pensait comme lui, vivait comme lui. Elle était sa version féminine. François réussit alors à décrocher un léger sourire et à parler.*

- Anna…

* Une pulsion incontrôlable s’empara de lui et il ne put lutter. Il se précipita sur elle pour l’enlacer de la façon la plus tendre qu’il soit. Ce n’était pas une étreinte passionnée, fougueuse, ni un baiser fou. C’était tout simplement de la douceur et de la tendresse qu’elle avait tant mérité, elle la fugitive, elle la fugueuse. Il resta ainsi, sans bouger, pendant quelques secondes (peut-être même quelques minutes ?) et apprécia le moment. Il était juste bien, apaisé. Il se décida ensuite à la lâcher et recula d’un pas, la regardant rapidement de haut en bas puis s’arrêtant sur ses yeux.*

- Viens…

*Il lui fit signe de le suivre, tandis qu’il quittait le bureau par une petite porte. Ils arrivèrent dans l’antichambre et François lui fit signe de s’asseoir sur l’un des fauteuils qui encerclaient une petite table en marbre, face à le cheminée. Il fit appeler un valet et demanda à ce qu’on leur amène du thé. Le valet acquiesça puis sortit. François et Anna étaient donc seuls. Il prit place en face d’elle et brisa le silence, à son tour.*

- Comment vas-tu ?