C'est bon d'être de retour [PV : Athénais]

"C'est bon d'être de retour". Voilà les pensées de Philippe en cet instant, il faut dire qu'il avait plutôt brillé par son absence ces temps-ci. Cela faisait presque 3 mois qu'il était absent de Versailles. Son frère le savait bien sûr, il savait pourquoi il savait où était Philippe pendant ces mois et il savait qu'il était de retour depuis deux jours. De toute façon Monsieur n'était pas du genre à faire quelque chose sans que son frère en soit informé.

Philippe avait ressenti le besoin de s'éloigner de la Cour, il avait eu du mal à digérer le fait que son frère ait "forcé" la rupture entre son Chevalier et lui, ayant peur de faire une bêtise, il avait préféré s'éloigner quelques temps, le temps de retrouver ses esprits, et le temps aussi de réussir à occulter cette affaire pour qu'elle ne trouble pas les relations qu'il avait avec son royal aîné.

Il contempla rêveur le point d'eau qui s'étalait devant lui. Un petit sourire sur ses lèvres. Oui il était heureux d'être de retour.

* Athénaïs, fort attristée durant l'absence de son ami Philippe, n'en avait pas encore appris le retour. Elle était, en ce jour, en train d'errer dans les jardins avec ses dames de compagnie, n'écoutant leur bavardage que d'une oreille absente. Ses pensées allaient vers Philippe. Il ne lui avait envoyé qu'une seule lettre depuis son départ, et elle se demandait vraiment comment il allait... Oui, elle s'inquiétait.
Avec ses dames, elle remonta lentement jusqu'au château.

Mais soudain, en relevant la tête vers l'imposant et majestueux bâtiment, elle aperçut face au parterre d'eau, une silhouette qui lui était familière. Non, ce n'était pas possible... Etait-ce bien... ? Non, impossible, son imagination lui jouait des tours... Ou peut-être que non? Elle s'avança d'un pas... et là, plus aucun doute, c'était lui! Elle attrapa ses jupes et sans crier gare, se mit à courir en sa direction.
Une seconde avant de se jeter dans ses bras, elle cria son nom, telle une enfant qui retrouvait son père. *

-Philippe !!

* Et là, elle se jeta littéralement sur lui et l'enlaça aussi fort qu'elle le pouvait, comme pour l'empêcher de partir une seconde fois, sous les yeux stupéfaits de ses dames de compagnie, restées quelques mètres derrière.
Athénaïs n'en croyait pas ses yeux, qui s'étaient emplis de larmes, oui, Philippe d'Orléans était de retour. Son bonheur, en cet instant, n'était pas définissable. Elle lui toucha le visage de ses mains blanches et tremblantes, comme pour s'assurer que ce n'était pas un masque... *

-C'est bien vous... Oh mon dieu!

* Et là, elle fondit en larmes en se serrant à nouveau contre lui. *

Hj : excellente ta réponse, j'imagine Athénais courir, je suis morte de rire devant mon écran. Razz

Dj :

Philippe n'avait effectivement pas inondé de lettres sa tendre amie, il lui en avait envoyé une un mois après son départ pour lui expliquer brièvement les raisons de ce départ précipité, mais après, plus rien. Ce n'est pas qu'il n'en avait pas envie, non, au contraire, il brûlait de lui écrire, de lui dire tout ce qu'il traversait, seulement il savait que son frère faisait ouvrir le courrier, et même le sien ne serait pas épargné par ces mesures de sécurité, alors il avait gardé le silence, mais maintenant qu'il était de retour, il était bien décidé à tout raconter à Athénais.

Il était toujours plongé dans ses pensées lorsqu'il entendit son prénom. Il se retourna et l'aperçu, Athénais venait à sa rencontre. Il eut un sourire tendre et pour une fois, se moquant de l'Etiquette et des convenances, laissant juste parler son coeur, il ouvrit ses bras en direction de la Marquise. Il murmura

- Athénais.....mon amie.

Il referma ses bras autour d'elle et ferma les yeux, savourant son étreinte avec sa plus chère amie. Puis lorsque Athénais lui toucha le visage, Monsieur lui prit doucement les mains et les embrassa. Monsieur était quelqu'un de sensible, et des larmes de joie lui coulaient sur le visage alors qu'un grand sourire l'illuminait.

- Je suis si heureux de vous revoir.

Il la serra de nouveau contre lui.

- Je vous demande pardon de ne pas vous avoir écrit plus souvent, mais je ne voulais pas prendre le risque que n'importe qui lise nos échanges voilà pourquoi je ne vous ai envoyé qu'une seule lettre, et Dieu sait si cela a été difficile pour moi de vous laisser sans nouvelles, mais maintenant que je suis revenu, je compte bien tout vous raconter. Oh Athénais, c'est si bon d'être de nouveau près de vous, vous m'avez tant manqué.

HJ: mais genre c'est drole de voir Athénaïs courir... mouarf on verra quand ce sera Monsieur qui courra qui rira bien le dernier Very Happy

* Athénaïs était contre Monsieur, oui c'était bien lui, maintenant elle en était sure! Son coeur battait à tout rompre, comme si elle ne pouvait le voir que pour une minute, et elle le serrait comme pour l'empêcher de lui échapper à nouveau. Elle pleurait comme une madeleine, de joie mais aussi de tristesse, elle laissait sortir toute la tristesse qu'elle avait retenue durant 3 mois, les 3 mois d'absence de son meilleur ami, l'homme à qui elle tenait le plus après son mari ...

Entendre le son de la voix de Philippe la conforta dans l'idée qu'il était belle et bien là, ce n'était pas son imagination ni le reflet d'un spectre... Non, son ami était bien là, à l'étreindre. La joue contre l'épaule de Philippe, Athénaïs était bien incapable d'articuler une phrase entièrement audible, seulement des mots ou des bribes de mots sortaient de sa bouche. *

-Mais... Moi aussi... Comment... Pourquoi? Philippe!

* Elle avait tant de question à lui poser, tant de choses à lui dire... Tout se bousculait dans sa tête. Son coeur battait si fort et sa respiration était saccadée à cause de sa course et de l'émotion qu'elle ressentait en cet instant. Ses petits doigts encore tremblants aggrippaient l'étoffe de la veste de Philippe pendant que des larmes coulaient sur son épaule, sur laquelle le visage de la marquise était apuyé. *

hj : Bah disons que ça tranche un peu avec la noblesse du personnage Razz

dj :

Monsieur comprenait fort bien les interrogations de son amie, elles étaient légitimes, il allait lui répondre bien sûr, mais avant il attendait qu' Athénais se remette doucement de ses émotions, il ne pensait pas que son retour la remuerait à ce point.

- Je vais tout vous expliquer, mais pas ici, faisons quelques pas ensemble voulez-vous ?

Il lui sourit doucement.

- N'ayez crainte, je vous soutiendrais si vous chancelez.

Ils commencèrent à avancer, mais à peine avaient-ils fait trois pas que Philippe se retourna et lança en direction des Dames de compagnie qui les suivaient un regard signifiant "Allez voir ailleurs si on y est." Elles obéirent à l'ordre implicite et s'éloignèrent après avoir fait une révérence.

Philippe reprit donc sa marche avec Athénais et lorsqu'il fut certain qu'ils étaient hors de porté d'oreilles indiscrètes, il commença à parler.

- Tout d'abord, comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je ne vous ai écrit qu'une seule lettre, très succincte, parce que je savais que mon frère fait ouvrir le courrier et le lit, et je ne voulais pas que tout ce que je vous dis lui soit répété. Cependant je ne lui cache rien, ou du moins pas grand chose.

Il prit un instant de silence et poursuivit.

- Athénais, si je suis parti si longtemps c'est parce que ce que je ressentais me faisait peur.

Ils arrivèrent devant un banc en pierre et Monsieur laissa son amie s'assoir puis s'assit à côté d'elle.

- Lorsque j'ai compris, il y a trois mois, que c'était Louis qui avait demandé au Chevalier de me quitter, j'ai senti une rage incommensurable m'envahir, mais, bien qu'en colère contre Louis, jamais je n'aurais pu lui faire le moindre mal, alors je suis parti pour être sûr de pouvoir me calmer et surtout pour ne pas lui garder rancune. Les deux premiers mois, je n'ai pas arrêter de pleurer, je ne comprenais pas ce que j'avais pu faire à mon frère pour qu'il m'ait fait une chose pareille, me séparer de mon seul et unique amour tout en pensant que je pourrais m'habituer à ma défunte femme. Vous savez mon sentiment sur ce point, j'aime la compagnie des femmes, j'aime leur conversation et leur esprit, mais jamais je ne pourrais ressentir de l'amour pour une femme. Cela Louis ne semble pas le comprendre. Le troisième mois, je me suis dis que je ne pouvais me laisser aller, je devais réagir et puis je ne voulais pas inquiéter Louis, je ne lui avait pas donné de date de retour, mais je ne pouvais pas m'absenter indéfiniment, et puis vous me connaissez, vous savez que je ne peux demeurer éloigné de mon frère trop longtemps, alors j'ai décidé de passer au-dessus de cette rancœur, et de lui pardonner, après tout il a agit pour l'intérêt du royaume. C'est vrai, que dirait les gens si le frère du Roi passait son temps en compagnie de son amant plutôt qu'avec sa femme parce qu'il est bien évident que si Philippe était resté, je n'aurais plus du tout été avec Henriette. Maintenant, mes sentiments envers les femmes n'ont pas changés, je préfère les hommes, mais je me contente de mes mignons, je ne veux plus m'attacher à un homme comme je l'ai fait avec Philippe.

Il lui prit doucement les mains, il posa son front dessus et ferma les yeux.

- Oh Athénais, comment j'ai pu être si en colère contre Louis, je n'avais jamais ressenti cela, j'étais effrayé, je craignais de.......je craignais de le perdre si je n'avais pas réussi à passer au-dessus de cette colère. Voilà pourquoi j'ai décidé de ne plus avoir de relation sérieuse avec un homme, cela peut paraître lâche, mais je ne veux pas perdre l'estime de mon frère, je sais que je ne le supporterais pas.

Il regarda son amie.

- Comprenez-vous maintenant pourquoi je suis parti si longtemps ? Je vous en prie, dites-moi que vous ne m'en voulez pas de cette absence.

HJ: mdr ben elle est pas unijambiste lol elle sait courir, surtout qu'avec Monsieur, enfants, ils couraient ^^ j'avoue que c'est assez drole d'imaginer la scène.

* La marquise regarda son ami, ses yeux encore baignés de larmes d'émotion. Elle hocha doucement la tête et se détacha lentement de lui avant d'entamer une petite marche en sa compagie, comme il en avait formulé le souhait. Elle eut un petit sourire à son attention de la soutenir si elle chancelait. Mais elle ne comptait pas perdre une miette de ce qu'il lui dirait et donc ne vascillerait pas, elle se l'interdisait. Comprenant le geste qu'il avait envers ses dames de compagnie, Athénaïs ne se donna pas la peine de se tourner vers elles, laissant à Philippe le soin de les congédier.

Elle l'écouta donc parler, il devait en avoir gros sur le coeur. Ainsi donc, il ne tenait pas à ce que son frère lise son courrier... Il disait cependant ne rien lui cacher. etrange, Athénaïs se posait des question. Elle tressaillit lorsqu'il lu disait avoir eu peur de ce qu'il ressentait. Son ami devait être dans un tel état de détresse, cela lui fendait le coeur de l'imaginer avoir été ainsi.
Elle s'assit sur le banc que Philippe lui désignait et le regarda s'asseoir à son coté. Elle l'écouta tout au long de son récit, hochant la tête de temps à autres pour lui signifiait qu'elle comprenait bien ce qu'il voulait dire. *

-Comme tout cela a dû être difficile pour vous... Bien sûr que je comprends, mon ami, et vous n'avez pas à vous excuser, je n'ai rien à vous pardonner, votre décision était tout à fait légitime, et je comprends quelle a pu être votre souffrance. J'en suis désolée d'ailleurs... Vous savoir malheureux est la pire des choses.

* Elle lui tenait la main, après lui avoir caressé le visage de manière amicale. *

-Vous m'avez tant manqué... je me suis fait un sang d'ancre.

* Athénaïs lui concéda un petit sourire. A présent qu'il était revnenu, il fallait penser positif. *

-Qu'allez-vous faire à présent?

Il sourit doucement à la caresse qu'Athénais fit sur son visage. Oui cela a été difficile, oui il a été malheureux, mais maintenant tout cela était terminé, maintenant, il ne persistait plus aucune rancœur contre son frère et puis pendant son absence, il a eu le temps de réfléchir à l'attentat contre son frère qu'il avait déjoué en prenant la flèche à sa place, et il ne pouvait s'empêcher de se demander si ce n'était pas le Chevalier de Lorraine qui était derrière cela. La seule chose à ne pas faire si l'on ne voulait pas perdre l'estime du prince ou bien son affection, c'était de s'en prendre à son frère, alors si Philippe de Lorraine était bel et bien responsable de l'attentat, il valait mieux pour lui qu'il soit mort, sinon Monsieur le ferait payer lui-même sa faute.

- Je vous remercie mon amie, sincèrement. Il est vrai que tout cela fut difficile pour moi et que j'ai été malheureux comme les pierres tout ce temps, mais à présent c'est fini, je vais mieux et le plus important c'est que je ne conserve aucun mauvais ressentiment à l'égard de Louis, je serais avec lui comme avant.

Il serra doucement la main de la jeune femme.

- Vous aussi vous m'avez manqué Athénais, encore bien plus que vous ne sauriez l'imaginer, mais maintenant je suis revenu, et je n'ai pas l'intention de partir de Versailles. Enfin sauf peut-être pour aller à Saint Cloud, mais ce ne sera jamais aussi long

Il lui sourit.

- Et bien je vais continuer à faire ce que je fais le mieux, être le frère du plus grand Roi.....avec tout ce que cela implique

Il continua sur un ton un peu moins solennel, il fit même un clin d'oeil à son amie.

- Et je crois que je vais repartir en chasse, j'ai vu en arrivant ici un jeune homme qui me paraît fort charmant, et croyez-moi si je vous dis que d'ici trois jours je saurais tout de lui.

Il eut un petit rire puis il la regarda dans les yeux.

- Et vous ma chère, racontez-moi, dites-moi ce que vous devenez.

* Quelque part, Athénaïs était rassurée: Philippe était de retour, il n'était plus du tout remonté contre son frère, et il avait pris de nouvelles résolution. Tout promettait de rentrait dans l'ordre, et la marquise n'en était que plus heureuse. Il fallait bien dire que sans Monsieur auprès d'elle à la Cour, elle se sentait un peu seule et vide, car même si ce monde-là était désormais le sien, la présence de son ami si cher à son coeur ne faisait que rendre le quotidien meilleur. *

-Je suis bien aise d'entendre tout ceci, vous semblez avoir retrouvé une forme et une joie de vivre qui vous sont propres et qui font votre personnalité toute colorée comme on l'aime.

* Elle eut un petit rire en entendant qu'il comptait se remettre en chasse et qu'il avait déjà repéré une proie potentielle. *

-AH, je vous reconnais bien là!

* Athénaïs eut un petit sourire géné. Il n'y avait rien de bien intéressant à raconter sur elle... Mis à part que le Roi lui livrait toujours une cour acharnée pour essayer de la mettre dans son lit, mais la marquise tenait bon et ne comptait pas céder aussi facilement. cela passait par des promenades, des invitations à danser, des beaux discours et des flatteries. Mais elle n'était pas duppe. Elle gardait en tête son mari pour qui elle avait beaucoup de respect et d'amour, sans oublier leurs enfants. *

-Je crains de vous décevoir, mon ami, quie puis-je bien vous conter?

Il la regarda et lui sourit.

- En effet, vous avez raison, je me sens vraiment beaucoup mieux, c'est signe que j'avais besoin de cet éloignement, si pénible fut-il pour ceux qui me sont chers.

Il eut un petit rire.

- Et oui, que voulez-vous, il ne faut point se laisser abattre. Lorsque l'on fait une chute de cheval, il faut toujours remonter en selle. Et bien pour les peines de coeur c'est exactement la même chose. De plus...il lui fit un petit clin d'oeil. il parait que je suis un cavalier émérite.

Philippe avait un grand défaut, parmi tant d'autres, il aimait se mêler de la vie de ses amis, voilà pourquoi il était toujours curieux de tout. En ce qui concernait Athénais c'était un peu particulier, d'abord parce qu'elle est sa plus chère amie, et de plus, son frère était directement concerné, il connaissait les sentiments du monarque envers la Marquise. Non pas parce que Louis lui en avait parlé, non il doutait même qu'un jour il le fasse. Non, mais il avait bien vu comment son royal aîné regardait la jeune femme lorsqu'elle était présente, et un regard parle bien plus que n'importe quels mots.

- Et bien je ne sais pas, peut-être pourriez-vous me conter comment cela se passe entre Louis et vous. Les choses ont-elles avancées ?

* Athénaïs le regarda avec un grand sourire et finit par éclater de rire. *

-En ce qui concerne vos qualités de cavalier hors pair, je ne saurais en douter, lui répondit-elle avec un sourire complice.

*Il était vrai que Philippe collectionnait les amants, et ce n'était un secret pour personne.
Le fait que Philippe se mêle de tout et de la vie privée de ses amis n'était pas une gêne pour Athénaïs, elle voulait bien lui raconter tout ce qu'il voudrait... Mais lorsqu'il s'agissait de Louis, là, il y avait comme un malaise. La situation n'était pas très claire... ou plutot elle l'était trop. Il semblait certain que le Roy voulait en faire sa maitresse, alors que la marquise préfèrerait être son amie... Elle tenait à son mari, même s'il avait ses défaut, elle avait de profonds sentiments pour lui, et surtout elle ne voulait pas devenir une pécheresse. Lorsque Philippe lui demanda si les choses avançaient, elle se sentit rougir et baissa la tête. *

-Me parlez-vous de votre frère, Philippe? De quelles choses me parlez-vous? répondit-elle presqu'innocemment.

*Elle sentait que l'étau se refermait chaque jour un peu plus, malgré qu'elle résistait. certes le Roi n'était pas repoussant, et fort galant avec elle, mais elle tâchait de ne pas perdre de vue le droit chemin.*

[hj : quasiment un mois de retard.....désolé je suis Embarassed

Je ferais aussi ma réponse sur l'autre fo, mais là je suis passé en coup de vent lol!

]

Le rire de la Marquise était communicatif et Monsieur rit avec elle.

- Je vous remercie ma chère, mais si d'aventure vous avez quelques doutes, je pourrais fort bien trouver un jeune homme qui saura vous confirmer mes dires.

Il la regarda et hocha la tête de gauche à droite en souriant.

- Et bien Athénais, pour autant que je sache, j'appelle rarement les gens par leur prénom, mis à part mon frère, mes amants et vous, et étant donné qu'aucun de mes amants ne s'appelle Louis, je fais en effet référence à mon royal frère. Je me doute que ma question peut vous sembler inconvenante, mais elle a pour unique but de me renseigner sur votre état d'esprit, je veux savoir si vous êtes heureuse, ou bien si vous restez enfermé dans ce carcan qu'on appelle "mariage".

Il eut un doux sourire.

- Je vous assure que mon frère est fort éprit de vous, je ne l'ai jamais vu ainsi, je ne l'ai jamais vu mettre autant d'ardeur à faire la Cour à une femme alors que celle-ci le repousse inlassablement.

HJ: ne t'en fais pas, ce n'est pas grave, et puis moi aussi j'ai été un peu débordée ces derniers temps... Embarassed

* Athénaïs regarda son ami d'abord avec un petit sourire en coin. Philippe n'avait rein perdu de sa malice. D'ailleurs il ne changerait probablement jamais, et c'était ainsi qu'on l'aimait, alors tant mieux.
Puis, lorsque celui-ci s'enfonça un peu plus dans sa question concernant son frère, elle se sentit un peu mal à l'aise. Il était évident maintenant pour elle que le roi lui faisait la Cour et il fallait qu'elle trouve une solution. *

-Ce "carcan" comme vous l'appelez me rend heureuse puisque mon mari, malgré les défauts qui ont pu être les siens, est un homme dont je suis profondément éprise... Malgré ce que vous pouvez penser.

* Elle se mordit la lèvre une seconde, puis continua. *

-Je ne voudrais pas me montrer impolie ou insolente vis à vis du Roi, je suis très flattée de toutes ses gentillesses, mais je me verrais bien embarrassée si par malheur il faille que je prenne la suite de Mademoiselle de la Vallière. Ce serait un manque de respect total vis à vis de mon mari et de la reine, et même de ma propre personne. Comprenez-vous ce que j'essaie de vous dire? je sais bien vous n'avez pas le même point de vue que moi sur ce sujet-là, Pilippe, je vous comprends mais...

* Elle ne trouvait plus les mots. ELle ne voulait pas non plus passer pour cruche, mais il lui semblait pourtant qu'il fallait être sincère sur ce qu'elle pensait juste et honnête. *

hj : intéressant votre discussion....bien, pour l'instant, madame.... mais attention je surveille grrrrr

[hj : Rho soit pas jaloux Loulou Razz

]

Philippe regarda son amie tenter de s'expliquer et soudain il se senti stupide. Après tout, cela ne concernait que Louis et Athénais, Monsieur avait assez à faire avec ses propres affaires de coeur pour ne pas s'occuper en plus de celles des autres, quand bien même ces autres seraient son frère et sa grande amie. Il lui fit un sourire et lui embrassa doucement les mains.

- Je comprend ce que vous voulez me dire mon amie. Pardonnez au curieux que je suis, je ne voulais point vous mettre dans l'embarras. Il est vrai que ce n'est pas parce que je ne suis pas heureux en ménage que cela doit être le cas pour tout le monde. Je veux seulement votre bonheur Athénais, et si vous me dites que vous êtes heureuse auprès de votre mari, alors tout est pour le mieux

Ils restèrent quelques instants en silence, profitant de cette belle journée, puis Philippe se remit à parler.

- Vous savez, je pense que je vais bientôt organiser un bal.....enfin à condition que Sa Majesté le permette bien sûr, j'ai envie de faire danser les gens en ce moment, je me sens d'humeur guillerette.

Il la regarda en souriant.

- J'espère que j'aurais l'honneur de danser avec vous ma chère, rares sont les dames qui vous égalent dans cet art délicat que j'adore.

* Athénaïs hocha la tête en regardant parterre, puis regarda à nouveau Philippe avec un petit sourire. Même s'il lui avait parlé du fait que son frère la drague depuis des semaines, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise, elle savait qu'il ne cherchait pas à mal, il était son ami. *

-Mais je vous pardonne, mon cher curieux! dit-elle avec un sourire.

* Enfin il changea de sujet, et un sujet bien plus intéressant: les bals! Voilà qui les "réconcilierait", Athénaïs et Philippe avaient tous deux le même gout pour la danse. *

-Voilà quelque chose de merveilleux Philippe! dit-elle pleine d'entrain.
Si vous vous sentez de si belle humeur, vous avez bien raison d'en faire profiter votre entourage, et nous serons tous ravis d'avoir de nouvelles festivités.

* Elle lui rendit son sourire, se demandant quel serait le thème de cette nouvelle soirée qui aurait sans doute lieu d'ici peu. *

-Ah, mais j'accepte par avance votre invitation avec grand plaisir, mon ami!

Philippe lui sourit, il savait son amie clémente, il en avait encore la preuve en ce moment. Bien sûr qu'il n'avait pas voulu la mettre mal à l'aise, Monsieur avait un franc parler qui lui attirait souvent des ennuis. D'ordinaire il s'en moquait, mais là c'était différent, il ne voulait pas prendre le risque de se froisser avec Athénais.

- Je vous remercie de votre clémence ma chère.

L'idée d'un bal la ravissait de toute évidence et Philippe n'en était que plus heureux, lorsqu'il se sentait bien il avait envie d'en faire profiter tout le monde, et quoi de mieux qu'un Bal pour réunir toute la Cour ? Rien, nous sommes d'accord.

- Je suis heureux que cela vous plaise, il faudrait que j'en parle à Louis....je me suis laissé dire que Sa Majesté n'est pas de fort bonne humeur en ce moment, il semblerait qu'il ne se montre pas souvent, certains m'ont dit qu'il s'enferme des heures durant dans son bureau ou à la Bibliothèque....cela ne lui ressemble guère, et il est de mon devoir de lui rendre sa gaieté.

Il la regarda en lui souriant.

- Ne croyez-vous pas ?

Oui pendant le bal il danserait avec Athénais, autant de fois que possible, bien sûr il faudra aussi qu'il accorde quelques danses à sa femme, et cela l'ennuyait d'avance mais il n'avait pas le choix.

- Formidable, je peux d'ores et déjà vous dire qu'il faudrait que vous vous procuriez un loup vénitien.....le thème de ce Bal sera Venise.

Monsieur avait été dans cette ville il y a quelques années et il en était tombé amoureux.....et il avait beaucoup apprécié les Italiens^^

*Bien contente de changer de sujet, la marquise reporta toute son attention sur l'idée fort intéressante du bal. Voilà qui divertirait les esprits. Quand tout à coup Philippe parla du roy en disant qu'il semblait de bien piètre humeur, Athénaïs se demanda ce qu'il avait. Elle n'avait pas entendu dire cela à propos du monarque, d'ailleurs il était vrai qu'elle ne s'était pas posé la question puisqu'elle passait ses journées en compagnie de la reine. Elle se demanda alors si quelque pas cette solitude créée par le Roy pour le Roy n'était pas un peu de sa faute. Mais après tout, certainement pas, il n'était pas dans les habitudes du grand Louis XIV de se vexer pour un simple refus d'une marquise. *

-Eh bien j'espère sincèrement que sa Majesté n'est pas souffrante... mais il est certain que sa gaieté lui reviendra aussitot que vous lui proposerez cette merveilleuse idée.

* Le sourire d'Athénaïs s'élargit lorsque Philippe lui révéla le thème de la soirée: Venise! Ah, quelle merveille!*

-Oh mon dieu, Philippe! Comme il me tarde d'y être !

Philippe hocha la tête, lui aussi espérait que son frère n'était pas malade, normalement Louis était de constitution robuste, la seule fois où il a été vraiment malade, le Cardinal et leur mère étaient encore en vie, et Philippe avait tremblé pour la vie de son frère tandis que les courtisans s'étaient précipités chez lui en le déclarant nouveau Roi, ce qui mit d'ailleurs Philippe dans une colère noire et il avait chassé les importuns. Enfin bref, toujours est-il qu'aujourd'hui Philippe se demandait si ce n'était pas le fait que celui qui avait voulu attenter à la vie de son frère n'avait toujours pas été retrouvé. Philippe avait sû cela par les quelques rares personnes au courant de l'affaire et sans doute est-ce que c'était cela qui minait son frère.

- Je l'espère mon amie, mais vous avez raison, je suis sûr qu'il retrouvera sa bonne humeur lorsque je lui proposerais cette idée.

Formidable, apparemment son idée semblait plaire à Athénais. Il ne restait plus qu'à convaincre Louis. Philippe sourit à Athénais

- Je suis heureux que mon idée vous plaise ma chère, toutefois je compte sur vous, vous ne devez en souffler mot à personne avant que je fasse annoncer le thème du Bal. Vous aurez un avantage certain, vous pourrez réflechir aisément à la tenue que vous allez porter, mais les autres courtisans devront agir dans la précipitation.....et cela m'amuse plus que le bal lui-même.

Il se mit à rire.

* Athénaïs quant à elle n'avait guère eu vent de cette histoire d'attentat. Elle n'était après tout pas concernée, et sans doute que la Reine elle-même n'en avait guère été informée, pour ne pas l'alarmer. Sa Majesté était enceinte et rencontrait déjà des complications, dont un malaise récent, il était donc normal d'éviter de lui créer des soucis supplémentaires.*

-Je suis certaine aussi que cette glorieuse idée lui fera plaisir et aidera Sa Majesté à retrouver le sourire.

* La marquise écouta attentivement son ami qui semblait se délecter à l'avance de tout ce qu'il allait faire. Elle hocha la tête, bien entendu qu'elle ne révèlerait à personne ce qu'elle venait d'entendre, mais réfléchirait d'ores et déjà à ce qu'elle porterait. Quel plaisir que de participer à ce genre de soirée où au début personne ne sait qui est son voisin, et il est tellement amusant de se prêter au jeu d'essayer de deviner l'identité des personnes auxquelles l'on s'adresse ou avec qui on danse...*

-Vous avez ma parole, Philippe, vous le savez...

* Elle le regarda et rit avec lui. Il serait en effet des plus drôles de voir tous les courtisans courir chez les couturiers et se faire livrer des tonnes de tissus et de plumes... *