Rencontre impromptu avec le Roi [PV : mon cher frère :D]

Philippe marchait dans la Galerie des Glaces, Monsieur avait bien changé, oh bien sûr il était toujours d'humeur joviale et très souriant, ce n'est pas niveau caractère qu'il avait changé, mais plutôt niveau tenue vestimentaire, il avait relégué ses habits un peu trop colorés dans le fond d'un placard et n'avait plus l'intention de les remettre. A présent il était vêtu avec goût, comme un prince se doit d'être, surtout si ce prince est le frère unique de Louis XIV. C'était comme si ces mois passés loin de Versailles lui avait fait reprendre conscience de la place qu'il occupait auprès de son frère. Il savait que quoi qu'il arrive, personne ne pourrait la lui prendre mais ce n'était pas une raison pour relâcher sa vigilance, et il avait prit la ferme résolution de faire tout pour que son frère soit content de lui. La seule chose sur laquelle il ne pouvait rien faire, c'était ses mignons, cela ne changerait jamais, mais pour le reste, il était bien décidé à avoir un comportement exemplaire.

D'ailleurs il se rendait de ce pas chez son frère pour avoir une conversation avec lui, pour le remercier de l'avoir autorisé à s'absenter et pour lui raconter ce qu'il avait fait pendant son absence. Il était rendu au milieu de la Galerie lorsqu'il vit son frère qui venait en sens inverse. Il s'arrêta donc comme tout les courtisans et s'inclina respectueusement devant son aîné.

*Cela faisait quelques mois déjà effectivement que Versailles ronronnait dans une bien triste routine : plus de fêtes, plus de banquets, les soirées d’appartement n’avaient de soirées que le nom. Le château avait perdu son tourbillon, son grain de folie : Philippe n’y était plus. Cependant, la raison de cette absence était fort compréhensible : Monsieur se remettait d’une blessure qui lui avait presque couté la vie, en voulant épargner celle du Roi. D’ailleurs, l’enquête piétinait : des suspects avaient été arrêtés mais aucun n’avait pu être inculpé, faute de preuve suffisante ou grâce à des alibis forts solides. Les jours passaient donc ainsi : semblables les uns aux autres, Louis s’était plus que jamais réfugié dans le travail. Il avait resserré sa poigne de fer et la Monarchie Absolue n’avait jamais aussi bien porté cette appellation ! Bougon, pour ne pas dire acariâtre, le Roi avait ses humeurs, qui trahissaient son inquiétude à propos de cette affaire non résolue, aussi, pour ne pas faillir à sa réputation et révéler ses faiblesses, il évitait au maximum les contacts humains, retranché dans son bureau la plupart du temps.*

*Il avait un document à consulter, il devait donc se rendre dans la grande Bibliothèque : il se dit que ses quelques pas lui feraient le plus grand bien, et décida même d’allonger son chemin en traversant la Galerie des Glaces. Il marchait calmement, l’esprit vagabond. Il distingua au loin une silhouette, déjà pliée par l’étiquette pour le salut royal. Il voulait passer sans autre attention ni regard, mais un quelque chose d’indescriptible et d’inexplicable le fit s’arrêter devant ce courtisan, qui.. n’en était pas un…mais il ne l’avait pas encore compris. Il le relava d’un geste rapide et …*

-……………… !

En effet Philippe s'était éloigné de Versailles pour se remettre de sa blessure, et aussi pour faire le point sur sa vie. Monsieur avait un fort désir de "rentrer dans le rang" tout en conservant ce petit grain de folie qui lui était propre. Il ne renoncerait pas non plus à ses amants.....il ne faut pas non plus demander l'impossible, mais il tentera de partager plus de temps avec son épouse. En ce qui concernait les enfants, le prince estimait avoir accomplit son devoir et ne voyait donc plus la nécessité de partager la couche de son épouse. Il lui accorderait quelques jours et ses nuits seraient réservées à ses mignons ou ses amants épisodiques.

Philippe laissait son esprit vagabonder, il avait en tête l'idée d'une prochaine fête, un prochain bal à la gloire de son frère. De toute façon peu importe la fête, celle-ci était toujours à la gloire du Roi Soleil, d'une manière ou d'une autre. La vue de son frère l'avait tiré de ses songes, et c'est courbé respectueusement que Louis pu voir son cadet. Philippe se releva sur l'ordre de Louis et le regarda. le silence de son aîné l'intrigua. Le problème dans le fait que Louis ne dise rien, c'était que l'Etiquette voulait que le Roi prononce les premiers mots, bon évidemment quand on était membre de la famille royale, on pouvait outrepasser cette règle, mais encore fallait-il réussir à ce que Louis ne s'en sente pas "diminué". Voilà pourquoi Monsieur ne devait surtout pas dire à son frère qu'il le trouvait pâle ou bien quelque chose de ce genre, ce serait presque un crime de lèse-majesté que de faire cela. Non lorsque l'on s'adressait au Roi, il fallait de la subtilité. D'ordinaire Philippe réussissait fort bien cet exercice. Voyons si ces quelques semaines loin de la Cour ne lui ont pas fait perdre son habileté. Il baisa respectueusement la main de son frère.

- Sire mon Roi, je suis bien aise de vous trouver sur mon chemin, j'allais justement jusqu'à vous pour vous annoncer mon retour. Votre Majesté m'aura comme de coutume fort bien devancé.

Il eut un sourire doux, franc et sincère pour ce frère à qui il avait pardonné la plus grande de ses blessures, celle qui n'était pas physique et concernait le Chevalier de Lorraine. Oui, il avait pardonné à Louis.....de toute façon, Philippe pardonnait toujours à son frère, il ne pouvait supporter d'être en froid avec lui.

» Entrevue avec le roi
» Vacances riment avec absences xD